Ma colère
Celui qui sur un toit pose les lauzes
On dit que c’est pour cent ans qu’il les pose
Dans la campagne où nous t’avons fait naître
On voit des toits bâtis par les ancêtres
Dont l’un des pans au bout d’un siècle est creux
Voliges lasses des hivers neigeux
Le poids qui reste lorsque je te ramène
Est lourd d’un siècle au bout de deux semaines
Et je suis creux à tant rester sans toi
Mais que mes mots te soient tout neuf un toit
Et ma colère si dire je l’ose
C’est pour cent ans qu’en ces mots je la pose